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THE COMPETITION BUREAU AND NEWSPAPERS: ANOTHER MISSED OPPORTUNITY? By Julie Mouris, Gavin Murphy, and Alice Mount. (Article)

 

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Julie Mouris

 

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 Gavin Murphy

 

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and with the collaboration of Alice Mount

 

 Executive Summary

Did Torstar and Postmedia agree to swap ownership of newspapers in an attempt to stifle competition? This was the question investigated by the Canadian Competition Bureau, after the exchange of 41 papers between the two media companies in 2017 resulted in closure of 36 of them.

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ANOTHER RUSSIAN REVOLUTION? By Jeremy Kinsman (Article)

 

Jeremy Kinsman

Jeremy Kinsman

 The 1917 Russian Revolution occurred when pent-up pressures of rapid economic and social change were suppressed by an absolutist monarchy living in a reform-resisting bubble. Russia’s needless entry into a destructive war among European powers accelerated public disaffection. A social democratic parliamentary democracy fell to violent upheaval by a militant radical minority who won because they alone were organized with clear aims. As institutions collapsed, exhausted people empowered the Bolsheviks because they hoped for order and stability, however harsh.

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LA TURQUIE DU PRESIDENT ERDOGAN - UNE REPUBLIQUE NEO-OTTOMANE? Par Mark Bailey (Présentation)

 

 mark bailey

Mark Bailey

 

La Turquie du Président Erdoğan - une République néo-ottomane?
Présentation aux Agents ex-MAECI
22 janvier 2021


Depuis quelques années l’on parle d’un supposé plan stratégique des autorités de la Turquie – surtout du Président Erdoğan – à rétablir une zone d’influence turque dans les pays du Moyen Orient ayant fait auparavant partie de l’ancien empire ottomane. Il est certes incontestable que l’activité turque dans ces pays – que ce soit diplomatique, commerciale, culturelle ou militaire –s’est accrue de façon remarquable depuis l’arrivée au pouvoir de Erdoğan. Toutefois, pour comprendre les objectifs de cette activité, il faut examiner l’histoire récente de la Turquie et sa situation domestique actuelle, ce que je propose de faire aujourd’hui.

Ma première visite à Ankara remonte au printemps 2004. Avec des collègues danois et canadiens, nous essayions de convaincre la Turquie de l’utilité d’une organisation de coopération dans le domaine de la sécurité au Moyen Orient. Notre interlocuteur turc a commencé sa réponse en lisant une affirmation très ferme, sur ordre disait-il, de la haute direction du ministère, comme quoi la Turquie n’était point un pays du Moyen-Orient, mais un pays EUROPÉEN, et nous ne devrions jamais l’oublier. Mais il a reconnu que son pays est quand-même voisin du Moyen-Orient, et donc la Turquie pourrait souscrire à l’idée d’une telle organisation, et y participerait en tant que pays extérieur au Moyen-Orient.

Aucun diplomate turc ne ferait une telle déclaration aujourd’hui. Qu’est-ce qui a changé entretemps? Ce n’est pas le gouvernement – Erdoğan et l’AKP était déjà au pouvoir depuis un an et demi, et sur beaucoup de plans ils continuaient à mettre en œuvre les politiques de leurs prédécesseurs. C’est surtout le cas des politiques économiques – ils ont continué à exécuter fidèlement le plan de redressement appuyé par le FMI, la Banque mondiale, l’Union Européenne, et d’autres financiers, avec des résultats très positifs. Les investisseurs venaient nombreux, y compris des sociétés canadiennes. Sur le plan extérieur ils poursuivaient les négociations avec la Commission européenne sur une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union. Et quant aux pays voisins, la Turquie pratiquait une politique de « zéro problèmes », et essayait de calmer des relations longtemps difficiles, même avec l’Arménie et la Grèce – je reviendrai sur la Syrie.

Les réformes et les changements poursuivis par Erdoğan et son gouvernement à cette époque concernaient :
- D’abord, la discrimination flagrante que subissaient depuis des décennies les Turcs musulmans pieux et pratiquants de la part des autorités du pays et des élites dites « séculaires »; et
- Ensuite, la possibilité que les militaires du pays viennent encore une fois renverser un gouvernement élu pour installer une dictature, comme cela s’était déjà passé plusieurs fois dans l’histoire de la République de la Turquie.

La Turquie post-ottomane n’avait pas adopté le sécularisme tel que nous le connaissons au Canada, aux États-Unis ou d’autres pays semblables. Au contraire, ils ont adopté le modèle différent de la laïcité française. Ce modèle en France, surtout au 19e siècle, exigeait une subordination de la religion à l’état, jusqu’à devenir parfois une hostilité à toute manifestation de la foi religieuse en public. En Turquie, l’application de cette approche a créé des tensions, qui ont mené à des coups d’état militaires chaque fois que le parti au pouvoir semblait remettre le modèle en question. Et il a motivé des mesures de répression de la religion qui comprenaient dans certains cas des abus odieux des droits de la personne (exemples). Erdoğan et son gouvernement ont progressivement éliminé les diverses mesures discriminatoires, et ont agi pour réduire la possibilité d’un coup d’état militaire (procès « Sledgehammer », retraite des officiers supérieurs suspects).

Revenons à 2004. Quelques semaines après notre départ d’Ankara, le 24 avril 2004 le Chypre tenait un référendum sur le plan de paix et de réunification des Nations-Unies, dit le « Plan Annan ». Les Chypriotes turcs ont voté pour le Plan avec une majorité de 65%, mais les Chypriotes grecs ont voté 75% contre, faisant échouer un plan de paix appuyé par la communauté internationale. Qu’a fait l’Union européenne devant ce résultat décevant? Ils ont récompensé les Chypriotes grecs avec une adhésion à l’Union une semaine plus tard, et ils ont puni les Chypriotes turcs en les laissant dehors. La gifle à la Turquie, qui avait appuyé le plan de paix, a été aggravé au début de 2007 lorsque la Roumanie et la Bulgarie furent acceptées comme membres, alors qu’il était fort douteux qu’elles soient plus prêtes à l’adhésion que la Turquie elle-même. Et après son adhésion, le Chypre a systématiquement apposé son véto à l’ouverture de plusieurs chapitres des négociations avec la Turquie . . . . .

Je suis retourné à Ankara au mois d’août 2008 pour commencer mon affectation. Après un certain temps je me suis confié une tâche d’analyse et de reportage personnelle, soit de regarder de plus près cette question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Il m’était évident que c’était la clé de l’avenir de la Turquie, un avis renforcé lorsque mon collègue suédois m’a déclaré que si l’Union ne tenait pas ses promesses en acceptant la Turquie comme membre, « ce serait une faute aux proportions historiques ». Mais déjà on entendait la grogne en Turquie devant la lenteur des négociations. De plus, les déclarations de certains politiciens européens, en France, en Autriche et parfois ailleurs, que la Turquie musulmane ne serait jamais acceptée, ne faisait qu’augmenter les doutes de la population et des autorités turques sur la bonne foi et l’engagement réel des européens à mener les pourparlers jusqu’au bout.

Les négociations ont continué un certain temps, mais l’élan baissait d’année en année, et depuis 2016 il n’y a pas eu de progrès et très peu d’activité diplomatique sur ce plan. Au mois d’octobre 2020, la Commission a reconnu publiquement qu’ils sont à l’impasse. Pour les Turcs, c’était déjà le cas depuis belle lurette.

Et pendant ce temps les relations Turquie-Europe ont connu d’autres problèmes, par exemple le dossier épineux des réfugiés, et la recherche et l’exploitation des gisements de gaz naturel au large de Chypre.

Je raconte tout cela pour souligner pourquoi l’Europe n’a plus aucune influence sur les autorités turques sur les grands dossiers politiques, économiques et sécuritaires. Certes Erdoğan avait toujours des tendances autocrates, mais le processus européen et la nécessité de respecter les exigences en matière de règle de droit, la démocratie, les droits de la personne, etc. permettait de freiner ses tendances négatives sur les plans domestiques et extérieurs. Mais depuis quelques années, ces freins-là ne fonctionnent plus, et l’on voit une nette détérioration du respect des droits de la personne en Turquie, surtout en ce qui concerne la liberté d’expression et des médias, et une subordination de la justice aux souhaits de l’état.

J’ai mentionné qu’au début Erdoğan et son gouvernement s’attelaient à remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne le respect des droits des croyants musulmans, et cela reste un élément important de sa popularité politique en Turquie. Le rejet de la Turquie par l’Europe, apparemment pour des motifs suspects de la méfiance envers la foi islamique et les croyants musulmans, combiné avec toute une série d’autres mesures européennes telle la publication des caricatures du Prophète, l’interdiction du foulard, la fermeture des mosquées, des déclarations qui associent l’Islam au terrorisme, et bien d’autres, sont ressenties par les Turcs comme des humiliations et des insultes gratuites et délibérées à leur égard. Lorsque Erdoğan répond avec des déclarations fortes et même provocatrices, il renforce son image de marque comme défenseur de l’Islam, et sa base politique en Turquie l’applaudit.

L’affirmation de l’identité musulmane de la Turquie se reflétait aussi dans ses relations avec les autres pays musulmans, en particulier les pays arabes. La Turquie était pendant longtemps complexée par la façon dont les arabes se sont ralliés à la cause des alliés pendant la première guerre mondiale, le qualifiant comme un poignard au dos. Les gouvernements turcs successifs ont négligé leurs relations avec les pays arabes. Erdoğan a renversé cette politique, et a commencé à développer de façon systématique les relations de la Turquie avec les pays arabes, musulmans et africains. Et l’AKP a renforcé ses liens avec des mouvements musulmans dans ces pays, particulièrement les Frères musulmans.

Ces deux éléments, l’échec de l’option européenne, et l’affirmation de l’identité musulmane, sont à mon avis essentiels à la compréhension du comportement de Erdoğan et son gouvernement. En fait, certains des actions qu’on qualifie comme « néo-ottomanisme » peut aussi s’expliquer comme des gestes pour exprimer la solidarité et l’amitié de la Turquie pour les autres pays musulmans, des gestes approuvés et appuyés par la base domestique politique de Erdoğan et l’AKP. Et ils démontrent aussi que la Turquie a d’autres options que l’adhésion à l’Union européenne, un message destiné autant à Bruxelles qu’à Istanbul et l’Anatolie, et bien reçu par les Turcs même si le potentiel économique des liens avec les pays arabes et africains n’a rien à voir avec l’impact d’une adhésion à l’UE.

Tournons-nous maintenant aux développements plus récents en Turquie et ses actions dans la région. Avec la fin du programme de redressement économique en 2010, les autorités turques ont petit à petit abandonné les disciplines et recettes d’une politique économique saine. Les résultats négatifs n’ont pas tardé à apparaître, et se sont aggravés d’année en année. En 2018 la Turquie a connu une grave crise économique caractérisée par une inflation grimpante vers les deux chiffres, une dépréciation de la lira turc, et un énorme déficit dans le compte courant causé principalement par des crédits en monnaie étrangère contractés par le secteur privé. C’est le très bas taux d’épargne des Turcs qui a poussé les sociétés à emprunter à l’étranger, mais le Président Erdoğan a bloqué les tentatives de la Banque centrale à y remédier en haussant les taux d’intérêt, car il croit fermement que les hausses des taux d’intérêt provoquent l’inflation! Donc depuis plusieurs années déjà l’économie turque est en difficulté, avec des hausses de chômage qui atteint plus de 25% chez les jeunes, et une inflation qui a même poussé des gens au suicide. La détérioration a continué en 2020, aggravée bien sûr par la pandémie : l’année dernière le lira a perdu presque le tiers de sa valeur contre le dollar. Les 7 et 8 novembre 2020 ont démissionné successivement le Gouverneur de la Banque Centrale et le Ministre des Finances, renforçant l’impression de désarroi dans la gestion de la politique économique, une impression pas encore renversé par leurs remplaçants. Pour illustrer l’ampleur du déclin, en 2010 pendant mon affectation, le lira turc valait environ 70 cents canadiens; ce matin il vaut 17.

Sur le plan politique Erdoğan et son parti avaient noué des relations avec Hizmet (« Service »), l’organisation de l’éminence grise de la société turque, le leader religieux Fethullah Gülen, qui vit en exil depuis plus que 20 ans en Pennsylvanie. Mais cette alliance s’est détériorée au fil des années, et est devenu une rupture totale après le coup d’état manqué de juillet 2016. Erdoğan a accusé Gülen d’avoir fomenté et organisé le coup. La perte d’une partie de sa base politique a créé un problème pour l’AKP. Pour y remédier, Erdoğan a joué la carte du nationalisme turc, et a fait alliance en 2018 avec le Nationalist Movement Party (MNP), un parti très à droite, avec des positions anti-Kurdes très dures et une méfiance générale pour les étrangers. Pour l’instant, l’opposition politique reste divisée, mais les défections de membres seniors de l’AKP (Gül, Davutoğlu, Babacan) et l’élection des nouveaux maires d’Istanbul (Ekrem İmamoğlu) et d’Ankara (Mansur Yavaş), tous les deux membres du principal parti d’opposition, laissent prévoir que le Président et l’AKP ne peuvent pas compter sur des victoires faciles dans les élections présidentielles et parlementaires en juin 2023. Les sondages récents sont alarmants pour le président : 25% de la population disent ne pas pouvoir satisfaire leurs besoins de base, 63% croient que le pays va dans la mauvaise direction, et l’appui à l’AKP est tombé aux alentours de 30%, un niveau insuffisant pour réélire le président, même en alliance avec le MNP.

Pesant sur l’économie et l’administration du pays sont les 3,6 millions de réfugiés syriens, qui constitue un lourd fardeau depuis maintenant plus que cinq ans. Le gouvernement insiste toujours qu’ils retourneront tous en Syrie lorsque la situation le permettra. Et il faut ajouter au fardeau les régions de la Syrie administrées par la Turquie suite à son intervention militaire; la Turquie y fournit la sécurité, les soins de santé et l’éducation.

Enfin, le dernier élément à mentionner concerne le conflit entre les autorités turques et les opposants kurdes du PKK (Kurdistan Workers Party), conflit qui dure depuis environ 40 ans. De 2013 à 2015, le gouvernement a mené des négociations avec le PKK en la personne de son leader emprisonné Abdullah Ocalan. Les négociations ont échoué, et le PKK a annoncé la fin du cessez-le-feu en juillet 2015. Cela dit, il y a lieu de se douter du sérieux des négociateurs gouvernementales. Erdoğan cherchait à rétablir la majorité parlementaire de l’AKP, et une campagne contre les « terroristes kurdes » est toujours populaire en Turquie. Les provocations des Forces militaires étaient multiples avant la fin du cessez-le-feu. Depuis lors les combats ont repris dans le sud-est de la Turquie. Je note en passant que le PKK figure sur la liste des organisations terroristes du Canada, des États-Unis et de l’Union Européenne.

Avec ce contexte, il devient un peu plus facile à comprendre les gestes de la Turquie sur le plan régional :
Par exemple, l’intervention turque dans le conflit syrien vise surtout à empêcher l’émergence d’une entité politique kurde, qui pourrait – tout comme le nord kurde de l’Iraq – fournir un refuge et un appui aux combattants du PKK en Turquie. La détermination de la Turquie est renforcée par le sentiment de Erdoğan d’avoir été trahi par son homologue syrien Bashar, qui s’est acharné contre les Frères musulmans et les autres mouvements et milices sunnites, qui jouissent de la sympathie des autorités turques. Et tout cela après une période de quelques années où Erdoğan avait noué des relations amicales avec Bashar, en appliquant sa politique de « zéro problèmes avec les voisins », et espérant sortir la Syrie de son isolation et de sa dépendance sur l’Iran. Cette période d’amitié a coïncidé avec mon affectation à Damas et les premières années de mon affectation à Ankara.

L’implication de la Turquie dans le conflit récent entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est motivé par plusieurs buts importants. Les turcs ont sans doute savouré la punition à l’Arménie pour les décennies de campagne diplomatique contre la Turquie sur la question du génocide, et les attentats terroristes contre les représentants diplomatiques turcs, tels qu’ils se sont produits plusieurs fois à Ottawa et Toronto entre 1982-5. Plus important et concrète, il permet d’envisager l’élargissement du corridor de commerce et de transport de l’énergie entre la Turquie et la Mer Caspienne, dotée de réserves importantes de gaz naturel. Cela permettrait la diversification des sources d’énergie, actuellement trop concentrées sur la Russie et l’Iran. Et il signale à la Russie et à l’Iran qu’ils ne peuvent pas agir dans le Caucase sud sans tenir compte des intérêts de la Turquie.

Je termine avec quelques mots sur la Libye et la Mer Méditerranée orientale. L’intervention militaire turque en Libye peut se vanter d’appuyer les autorités reconnues par les Nations-Unies, contre une force rebelle menée par un général ambitieux. Mais je ne crois pas que c’en soit la raison principale. L’intervention turque est motivée par
- (1) son opposition à l’axe Arabie saoudite – Égypte – Émirats arabes unis, qui soutiennent le général Haftar, et son désir de soutenir le Government of National Accord, dont certains membres sont issus des Frères musulmans; et
- (2) son désir d’affirmer sa présence dans la Mer Méditerranée orientale et d’empêcher les autres pays de cette sous-région d’imaginer qu’ils peuvent décider de la gouvernance des ressources et des frontières maritimes sans tenir compte des intérêts de la Turquie, et des Chypriotes turques, comme ils ont tenté de le faire en concluant des accords sur la recherche et l’exploitation des gisements de gaz naturel. Espérons que les pourparlers entre la Turquie et la Grèce qui commenceront dans quelques jours permettront le début d’une décrispation de la situation.
Il y a plusieurs raisons pour l’opposition turque à la coalition Égypte – Arabie – Émirats, mais la plus importante est probablement la répression par ces pays des Frères musulmans et d’autres organisations semblables. N’oublions pas aussi que le Président égyptien Sisi est arrivé au pouvoir dans un coup d’état militaire, un anathème pour Erdoğan et son gouvernement, surtout parce que le coup a renversé le Président Morsi, membre des Frères musulmans. Ajoutons à cela une certaine rivalité avec ces pays – surtout l’Arabie - pour le leadership du monde musulman sunnite, qui jusqu’à la Première Guerre Mondiale était situé à Istanbul en la personne du Calife ottomane. Et plus récemment le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le Consulat saoudienne à Istanbul, laissant dans le deuil sa fiancée turque, a davantage envenimé les relations.

Enfin, j’espère vous avoir éclairés un peu sur le fond des intérêts et des politiques de la Turquie. Les qualifier de « néo-ottomanisme » cache beaucoup plus qu’il ne l’explique, surtout si l’on considère que la Turquie est maintenant plus isolée que jamais, avec seuls l’Azerbaïdjan et le Qatar comme pays amis plus ou moins fiables. Pour l’instant, l’on ne peut pas qualifier d’amis ses alliés de l’OTAN. Il n’est pas question d’une zone d’influence « néo-ottomane » au Moyen-Orient, ni maintenant, ni dans l’avenir prévisible.

ISLAND VOICES: A SANER, LESS FRAGMENTED WORLD IN 2021 By Jeremy Kinsman (Article)

 

Jeremy Kinsman

 Jeremy Kinsman

U.S. President-elect Joe Biden spoke prior to the holiday at the Queen Theater on Tuesday in Wilmington, Delaware. A majority of other countries are looking forward to Biden’s inauguration in January.

Donald Trump’s exit from the White House wins our disrupted and divided world another chance to get its collective act together to meet existential global challenges.

Only 20 years ago, Canadian diplomacy was at the front end of the post-Cold War effort to design and anchor new inclusive norms for international governance. Do we still have the stuff, the will and ability, to be a key player again? 

We have a stake in successful international co-operative outcomes. It needs robust outreach diplomacy. Canada can’t just fall into line behind Joe Biden’s more congenial U.S. leadership and hope for the best.

The world has vastly changed in 20 years. Optimistic assumptions were crushed by events whose residue still disrupts. The jihadist attacks of Sept. 11, 2001, recast global priorities, fed enduring terrorism, and prompted the long Afghan war and the disastrous and divisive U.S./U.K. invasion of Iraq that spewed refugees into Europe. Borders stiffened and populist nationalism gained traction, bolstered by ubiquitous social networks that polarized publics. With the encouragement of Russia, nativist populists vilified globalization and liberal democracy. Meanwhile, China continued its remarkable and inexorable rise in economic stature, shifting the global balance of power, with an increasingly nationalist posture.

Barack Obama’s election in 2008 had lifted hopes of a reprise of constructive internationalism. But the financial cataclysm he inherited laid bare an unfair system that privileged capital over ordinary people’s welfare.

The world’s mood trended to pessimism and identity-based nationalism, including in the U.K. The U.S. elected as president a disruptive nationalist who wrought carnage on international co-operation and institutions. Pledging to “no longer surrender the country to the false song of globalism,” Trump tore up foundational agreements in the name of “America first,” upending 75 years of U.S. international leadership.

Just how scorched he left the institutional landscape was clear when the increasingly deadlocked G20 met virtually on Nov. 21, under the inauspicious rotating chairmanship of Trump ally Saudi Arabia. Trump mocked hopes of concrete progress on the agenda, trashing the notion of global warming and skipping the critical session on the global pandemic to play golf.

Most countries now impatiently endure an overlong and dysfunctional U.S. transition, anticipating the remedial succession of Joe Biden, a welcome multilateralist.

But expectation of restoration comes with a hedge. Germany, as an important example, had since the war viewed the U.S. as its key ally, protector, and democratic mentor before Trump turned the privileged relationship into what Germans came to call the U.S. “catastrophe.” The U.S. reputation for can-do competence plummeted as the world witnessed with a “mixture of concern, disbelief, and schadenfreude ” a “leaderless America slip into a deep pandemic winter.”

Chancellor Angela Merkel’s observation that “the times we could rely on the U.S. are somewhat over” won’t now be archived just because of a close election. Trump leaves behind a polarized U.S. which could reverse direction again.

Even though the incoming Biden team is reassuringly experienced, positive, and outward-looking, it will face an obstinate partisan opposition, the overwhelming domestic priority to manage the pandemic and economic recovery, and the many unexpected things that land on the president’s desk. U.S. allies share German worries about the extent to which the new administration will have much room for range and transformative ambitions in foreign affairs. So, others need to maintain creative momentum to reform and reinforce international co-operation. Will Canada be in the front rank?

Princeton University international relations theorist John Ikenberry observes that “the world order has (so far) endured because it is in everybody’s interest.” But that general interest has to be translated into common purpose, and it doesn’t come easily.

Two decades ago, as the dean of G8 finance ministers, Paul Martin argued convincingly that the world needed a more inclusive forum to negotiate trade-offs on critical global challenges. It became the G20. But it isn’t working. Notions that a democratic G7 enlarged to include India, South Korea, and Australia would provide a more inclusive but effective forum than either the G7 or the G20 begs how to engage China. The increasingly fractious rivalry between China and the U.S. for economic primacy is apt to define our age.

A rare U.S. bipartisan consensus concludes that China has gamed international trade rules, bullies neighbours, and represses human rights in Xinjiang and Hong Kong. Canada, other democracies, and China’s neighbours agree. Incoming U.S. secretary of state Antony Blinken knows the resolution of key global issues needs agreement between the U.S. and China.

He has previewed the bilateral relationship as a composite of components that are adversarial, competitive, and also, where possible, cooperative, recognizing that on global warming and the pandemic, China is an essential factor. The U.S. will resist calls to “de-couple” western economies from China’s and won’t endorse an allied Cold War “containment” strategy.

But the Biden administration will move warily and firmly. Other countries need to engage China on multilateral issues. Canada needs a realistic and open-eyed approach only possible after resolution of our debilitating hostage dispute.

Of course, our main bilateral priority is our critical relationship with the U.S. Canada has, in the Biden administration, a partner on whom we can count for civil discussion and negotiation based on shared facts and evidence. But it will be no pleasure cruise: U.S. political themes are inward and protection-ish. We need to remain in campaign communications mode toward all levels of the U.S., to temper impulses to “buy American,” and to lift the U.S. view of the benefits of the North American partnership.

Other regions are organizing. Asian countries including China, Japan and Australia, representing one-third of global GDP have created the tariff-cutting “Regional Comprehensive Economic Partnership.” Canada must succeed in Asia. Looking ahead, our Comprehensive Economic and Trade Agreement with the EU could become the template for a comprehensive North Atlantic economic partnership between the European Union and North America as an expansion of NAFTA.

Canada needs to work every day abroad to strengthen opportunities from a diversity of partnerships, including to build support for global multilateral reform. Twenty years ago, Foreign Minister Lloyd Axworthy was the leading protagonist for “human security,” a paradigm placing people at the centre of new norms of international behaviour and accountability.

With like-minded middle-rank states and international NGOs we formed the Human Security Network to design and promote landmark initiatives to end the use of anti-personnel land mines, and to establish both a Responsibility to Protect to prevent tragedies such as Rwanda and Srebrenica, and an International Criminal Court to apply principles of universal justice.

Today the United Nations system is bogged down by the fragmentations of our world. We badly need like-minded solidarity groups to galvanize institutional reform and positive outcomes for such essential UN activities as peacekeeping, humanitarian aid, poverty, migration, and public health, including immediately the COMAX coalition of more than 100 countries to assure equitable affordable COVID-19 vaccine distribution, in which Canada should be a protagonist.

The enduring trans-national challenge of moderating global warming will be eased by U.S. re-entry to the Paris climate accord, and by President-elect Biden’s commitment to carbon net-zero targets by 2050. Prime Minister Justin Trudeau’s initiative to upgrade Canadian carbon abatement re-positions Canada to contribute more to the international effort.

Ottawa has been working with like-minded internationalist countries to try to unlock some other key multilateral issues. On trade, the Ottawa Group initiative of middle-power countries to revive and reform the World Trade Organization is making progress.

But it will need a wider buy-in from the great powers. More broadly, then-Foreign Minister Chrystia Freeland encouraged the formation of the Multilateral Alliance group that brings together Canadian, German, French and other partners seeking ways to re-build trust and purpose in multilateral fora. One exemplary success stands out as a model of international governance — the Arctic Council, an innovative, bottom-up consensus-based organization of the eight circumpolar states and Indigenous peoples that guides the sustainable development and shared custody of the world’s High North in line with the UN’s international legal norms.

Biden has pledged to convene a summit of democracies to address democracy’s global recession and to restore a better example. It should reaffirm that universal human rights are democracy’s building blocks and our commitment to have the backs of human rights defenders everywhere, consistently.

As to our creative policy capacity, the perception in the foreign affairs community is that it atrophied under recent top-down governments centralized in PMOs and leaders with narrower international aims, focused on signaling our virtues, absorbed by electoral politics.

But crisis response has been excellent, notably in procuring PPE, and evacuating Canadians during the pandemic. Work to save NAFTA and craft the ground-breaking CETA with the EU was outstanding.

We need to revive the creative capacities of the Foreign Service and re-energize our international public diplomacy. The world also sees “the other North America” through interacting with multitudes of Canadian scientists, entrepreneurs, scholars and students, artists, humanitarian workers, military, firefighters, and innumerable family ties. Including public consultation in the policy process is essential.

The pandemic makes it emphatically clear we are all in the same global boat. But it needs fixing to stay afloat. Canadians are globalists. That repair work is rightfully our brand.

Jeremy Kinsman

Article appeared in The Victoria Times Colonist

 

GERRYMANDERING IN OTTAWA MUNICIPAL POLITICS By Bob Brocklebank (Article)

 

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Bob Brocklebank

In the fury of the US election in November, many of us learned about voter suppression and gerrymandering. We even heard about the complexity of counting the vote when it is not a simple X on a paper ballot.

Canadians were reassured that our system is so straight forward, but they forgot to think about municipal elections. No we do not vote for deputy sheriff, county judge or dogcatcher, but we do have a complex group of choices. In Ottawa we vote for Mayor, for Councillor and for School Board Trustee. The fact that we have four different school boards adds to the complexity.

For federal and provincial elections the electoral district boundaries are revised regularly (after a full census) and there is a central independent body to conduct the election. At the municipal level the provincial government sets the rules for the municipalities to follow.

Under the previous Liberal government at Queens Park, Ontario municipalities were allowed to have ranked ballots. You could indicate your first, second, third etc. preference for Mayor or Councillor. In 2018 that system was applied in London and apparently worked well. Under the current Conservative government that option has been removed from Ontario municipalities.

But each municipality has the authority to establish its ward system to elect Councillors and for the past ten or eleven months Ottawa has been considering its ward boundaries. The last time Ottawa determined its boundaries was in 2005 for the 2006 election. You could say that review was overdue –four elections, in 2006, 2010, 2014 and 2018, were conducted with the same ward boundaries.

Because so much time has passed, variation among wards in terms of population (or numbers of voters) has grown ever bigger. For example, the population of Barrhaven has swelled since 2005.

Why does it take so long to rectify electoral districts in Ottawa? One excuse is that it costs money. Ottawa retains outside consultants to come up with proposals to be considered by City Council.

But the reason things are so slow is not that Ottawa is a sluggish town where nothing happens. It is because it is inconvenient for the decision-makers. If we make any change to the ward boundaries, it is a pain for the incumbent Councillor who will have to adjust his/her electoral machine and get to know new people with new interests and issues. Against such a background it is easy to let things slide – everyone goes along to get along, as they say.

To be frank, one problem with looking at electoral districts is that it involves numbers. Many are numbed by numbers and this discussion produces tables with lots of numbers. If the people in wards RW-10 or RW-23 have half the voting influence of the muscular folk in RW-3, this is hidden in the numbers. (These figures appear in the latest recommendations by the consultants.)

Those who study such matters consider that a variation of 15% plus or minus from the arithmetic mean in terms of population or numbers of eligible voters is reasonable in drawing up electoral districts. Ottawa’s wards have never conformed to such a rule.

Here it is worth dismissing a counter-argument. There are cases in which voters in democracies have long endured inequity because of events in history. For example, PEI has four senators; Wyoming has 3 electoral college votes. We should view such argument with skepticism in thinking of Ottawa municipal affairs. None of the components in the amalgamated City of Ottawa bargained for special rights of representation – they were simply welded together by the Province.

However we do have a bit of history that is worth considering. The vast amalgamated City of Ottawa we know today was created, as were other amalgamated municipalities, by the Mike Harris Conservative government under the deliciously-named “Fewer Municipal Politicians Act”. The then-infant City of Ottawa needed to establish a governance structure and retained consultants to draw up recommendations for a ward structure.

But that structure was appealed to the Ontario Municipal Board by rural activists who objected to the plan to have electoral districts which combined suburban and rural voters in the same ward. The assertion was that the rural population of Ottawa constituted a community of interest – a concept derived from judgements by the Supreme Court which usually means that a community should not be arbitrarily cut in two in drawing boundaries for electoral districts.

But having had its first ward boundary determination thrown out by the OMB, in 2005 it was decided to retain three exclusively “rural” wards to the north-west (West Carleton-March), south-west (Osgoode) and south-east (Rideau-Goulbourn) of the city core and to have a fourth “half-rural” ward to the east (Cumberland). At the same time the number of Councillors was increased from 21 to 23.

In determining ward boundaries there are two prime factors to consider. One is to have some equitable political power for voters in each ward – in other words approximately the same number of people or voters in each ward. The other is to consider communities of interest, ensuring that no interest is arbitrarily excluded from having a voice.

There is a simple way to separate rural from urban Ottawa. For land-use planning purposes the City has an urban boundary which is intended to limit the city’s uncontrolled sprawl into the countryside. Inside the boundary it is expected that growth can be accommodated for the next 15, 20, perhaps 25 years. The urban boundary was thus in 2005 used to map out the division between rural and urban Ottawa for ward boundary determination. Only in the eastern Cumberland ward was some of the growing suburban population of southern Orleans grouped in the ward along with the more rural folk of Sarsfield and its surrounds.

But only about 10% of the population of Ottawa lives outside the urban boundary. With only 21 seats to fill, this would have suggested that there should only be two or two and a half “rural” wards. By maintaining that the “rural” community of interest as the prime interest for which representation must be preserved, we are faced with an ongoing pressure to increase the number of Councillors.

Another feature of the 2005 ward boundary decision worth noting is that the Greenbelt was similarly interpreted as a dividing line comparable to the urban boundary. No ward straddled the Greenbelt – and as for Ottawa’s two “San Marinos”, Blackburn Hamlet was put in an Orleans (suburban) ward while Bells Corners is in a Nepean (urban) ward.

In summary, the 2005 arrangement of ward boundaries divided Ottawa into three distinct camps – urban (inside the Greenbelt), suburban (outside the Greenbelt, but inside the urban boundary), and rural (outside the urban boundary). The only unorthodox arrangement was that of Cumberland in which the ward strayed across the urban boundary.

This tripartite division – the Holy Trinity – is carried forth into the discussion about wards in 2020. Moreover proposals suggest that ward boundaries would need to be adjusted when the urban boundary is adjusted next year with a new Official Plan. And to ensure that the three tribes remain as separate as possible, now there has been much chatter about the difficulties of representation in Cumberland ward, the sole exception to the rule. Strangely, those problems were not evident during the fifteen years since the last boundary determination.

So what is the proposal for 2020? Again an additional Council seat is recommended, bringing the total to 24, one less than the number in Toronto, following the Province’s action to remake Toronto’s governance structure in 2018. At the same time, it is proposed that the number of “rural” wards be reduced.

Even so, the remaining three exclusively “rural” wards would have populations below the mean population of city wards, not only today, but for elections in 2022, 2026, 2030, and 2034. Some variation in population is normal in drawing up electoral boundaries; a common assumption is that the variation not exceed 15% plus or minus from the mean. In the proposal for adoption, one of the three would be 42.9% below the mean in 2022 and only one of the three would make it within the 15% variance range by 2034.

For many inhabitants in urban or suburban wards, this differentiation is an irritant. Some ask why some fellow citizens are given double the political muscle of others. The urban and suburban tribes come to resent the favourable treatment given to the “rurals”.

But do the rural residents really benefit from this inequity? Here it is worth considering the two classic forms of gerrymandering. One technique is to spread your opponents across the many districts so none of them is ever elected; the other method is to concentrate all your opponents in few districts so they are always elected but remain as a powerless minority in decision-making.

Before deciding which kind of gerrymandering best describes Ottawa’s wards, we should first consider whether there is a meaningful difference between people in the “rural” area and the urban/suburban dwellers. To the extent that there will be growth in rural Ottawa, this will be concentrated in the villages which increasingly will become suburban bedroom communities. If the belief is that the rural people are out of touch, living in some modern “Dogpatch” without means to communicate with City Hall and their Councillor, that idea should be dismissed out of hand. The rural dwellers are just as involved in the information society as their urban counterparts and are perfectly capable of making their voices heard. But because few Councillors have any interest in what happens in the rural part of Ottawa, such questions can be safely ignored most of this time.

In other words, rural Ottawa has been successfully gerrymandered. By insisting that the ward structure be drawn up along the urban boundary, the number of Councillors attuned to matters from the countryside is deliberately reduced. Hidden within the consultants’ recommendations on ward boundaries is the worry that there will not be enough Councillors to staff the existing Agriculture and Rural Affairs Committee.

Ironically, it seems to be residents in the rural part of Ottawa that have brought their limited influence on themselves. By insisting on exclusively rural wards they have perpetuated the myth that Ottawa is composed of three conflicting tribes.

Rural residents are, or should be, a vital ingredient in Ottawa’s future. It is a pity that this is unlikely to occur. And more is the pity that this rigid tripartite division also has led to urban and suburban residents failing to recognize their shared prospects.

L'APRES-CRISE COVID-19 SERA DIFFICILE POUR LA FRANCE Par Geneviève des Rivières (Article)

 Geneviève des Rivières

Au moment où la pandémie fut déclarée la France se relevait à peine de deux crises successives dont celle causée par une réforme du système des retraites de même que celle du mouvement des « Gilets Jaunes », qui pour sa part avait duré plus d’un an, entraînant de lourdes pertes économiques pour l'Etat et le pays tout entier.

C'est donc avec des comptes publics déjà durement secoués que le gouvernement doit maintenant relever les défis économiques et sociaux de « l’après Covid » .

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D'APRES COVID-19 EN EUROPE: LES GAGNANTS ET LES PERDANTS Par Geneviève des Rivières (Article)

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Geneviève des Rivières

 

La crise Covid-19 et le confinement de plus de la moitié de la planète nous fait réfléchir sur l’après pandémie.

Beaucoup de choses pourraient changer. Le concept de souveraineté économique sera sans doute repensé. Beaucoup de pays dont la France auront comme priorité celle de ré-localiser la production de biens essentiels tels que le matériel médical et les molécules servant à la fabrication de certains médicaments.

On parle aussi de conclure des ententes avec des entreprises locales qui intégreraient la production de matériel sanitaire essentiel à leur capacité industrielle en échange de concessions fiscales.

Dans les prochaines années de nombreux Etats joueront un rôle plus important dans leur économie après avoir dû nationaliser des industries stratégiques dans les secteurs du transport aérien, de l’automobile, de l’aéronautique ou de la construction navale.

Les revenus de plusieurs Etats européens dont la France seront largement consacrés durant les prochains mois à payer les salaires de millions de travailleurs (à ce jour au delà de 7 millions de salariés en France travaillant dans plus de 600,000 entreprises) pour éviter les faillites et permettre une relance plus rapide de l’économie à la sortie de la crise.

Ceci aura un impact certain sur les réformes prévues en France et affaiblira sa capacité de renforcer les services publics qui déjà avant la crise manquaient de ressources surtout dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Augmenter les impôts des contribuables pour pallier au déficit ne sera pas une option pour la France, un pays qui se relève d’un long conflit social ( crise des « gilets jaunes ») et de nombreuses grèves dont celle des transports publics.

Il reste à souhaiter qu’un accord entre les pays membres de l'Union Européenne permettra à la Banque Centrale Européenne de combler le manque de ressources nationales par l’émission d’Eurobonds.

L’imposition des « GAFA » basée sur les revenus de ces plateformes numériques dans chaque pays deviendra un incontournable. La France avait commencé à le faire timidement. Une action consolidée et ferme en ce sens à l’échelle de l’Europe sera essentielle.

Le paiement de dividendes aux actionnaires et de bonus faramineux aux CEOs de grandes sociétés sera dorénavant fortement remis en question.

Le traitement des travailleurs indépendants tels que ceux des plateformes numériques « Deliveroo » et « Uber » qui n’ont pas de protection sociale sera aussi remis en question et de nouvelles lois devront être adoptées.

Les gagnants et les perdants:

Plusieurs secteurs de l’économie, surtout dans les services devront se transformer et certains devront même se réinventer.

Le numérique sortira gagnant. Avec le confinement, les commandes en ligne, le télétravail, les téléconférences, la télé éducation, le « tracking » sont des secteurs d’activité dont le développement prendra beaucoup d’expansion. En s’équipant d’outils performants plusieurs entreprises choisiront de maximiser le recours au télétravail et aux téléconférences afin de réduire leurs coûts opérationnels ( loyer, déplacements routiers et aériens des salariés) . Les universités feront également un usage plus large de la vidéoconférence une fois que des outils informatiques appropriés auront été perfectionnés. Ceci permettra de donner accès à un plus grand nombre d'étudiants et aussi à réduire la taille des classes.

Les studios de télévisions auront aussi découvert que la vidéoconférence contribue à réduire les coûts.

La télé consultation médicale, largement pratiquée durant la crise Covid-19 pourrait s’étendre et venir désengorger les cliniques des villes et améliorer l’accès aux soins de santé dans les régions.

L’industrie touristique sera la grande perdante.

Le tourisme de masse sera lourdement et durablement affecté. Ceci engendrera de lourdes pertes dans des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne ou la Grèce.

Certains transporteurs aériens « low cost » pourraient disparaître alors que les grandes compagnies dont les marges étaient déjà faibles devront recevoir des garanties étatiques pour sécuriser leurs emprunts. Certaines grandes sociétés comme Air France seront nationalisées partiellement ou entièrement.

Les croisiéristes devront se réinventer car les séquelles laissées par la crise du coronavirus seront lourdes.

Les voyageurs en général préféreront rester dans leur pays de résidence au moins quelques années.

L’afflux massif de touristes chinois en Europe reste improbable pour cet été. Leur mobilité pour les années à venir dépendra de la santé économique de la Chine et du pouvoir d'achat des chinois.

L’industrie hôtelière et celle de la restauration dans les pays fortement touristiques seront grandement affectées.

Au niveau géopolitique il reste à espérer que cette crise servira à renforcer la solidarité européenne et permettra d’envisager de mettre en commun les ressources nécessaires pour bâtir des capacités régionales au niveau des industries de la santé, de la biotechnologie, de l’agroalimentaire et autres secteurs stratégiques.

Il s’agit d’un défi de taille sachant que les mouvements nationalistes, populistes et euro-sceptiques continuent de gagner du terrain auprès de l’électorat de plusieurs pays. L’avenir économique jusqu'à maintenant incertain du Royaume-Uni « post-Brexit » et « post Covid-19 » aura une influence sur la volonté des pays de l'UE d'unir leurs efforts en vue de renforcer leurs structures et leurs politiques communes afin d'être mieux préparés face à d'autres possibles crises.

Geneviève des Rivières

Présidente

Institut France-Amérique latine et Caraïbes

France-Amériques

COVID-19: REFECTIONS ON A RAINY DAY By Pierre Beemans (Article)

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Pierre Beemans

These days, the evening TV news and the morning paper bring us daily doses of events and forecasts we could never have imagined a mere three months ago. 13,000 deaths in the USA alone (April 8)? 18,000 in Italy!!?? Major industrialized countries locked down, their industries at a standstill and their citizens confined to their homes? Trillions of dollars being shovelled out to keep economies from collapse?

Nearer to home, almost every school, university and restaurant and bar in the country closed until further notice? Hospitals running out of face masks and rubber gloves? Up to 15,000 deaths projected just for Ontario? Almost 3,000,000 Employment Insurance claims in the last three weeks? Is there ever going to be any light at the end of the tunnel, anything in the news to lift our spirits?

Well, every so often a glimmer of something to lift our spirits. This morning’s Ottawa Citizen contained an article praising the public service! Yes, a Postmedia publication saying something positive about the people who keep the government’s operations going in these critical times! John Ivison lauding the EI and CRA employees who cleared 2.24 million claims by April 6 -- 500,000 in 24 hours alone after re-jigging the 46-year old COBOL-based computer system, saying that “they have gone above and beyond the call of duty to ensure their fellow citizens can afford food and shelter.” Nice, too, to hear them referred to as public servants, not as ‘bureaucrats’.

And they certainly do deserve our praise in these challenging times. So do the tens of thousands of other public servants working from home on overloaded systems to keep our mammoth and complex government operations going, while tending to out-of-school children clamouring for attention (and now, for access to the computer and the internet for their on-line classes). Hopefully we will hear some recognition for them as well from the national newspapers and the CBC/CTV ‘opinionators’, the radio talkshow hosts and the twitterworld of social media.

We might want to bear in mind that it’s not just during this Covid-19 crisis that we get this kind of dedication from our public servants. It’s easy to bad-mouth ‘faceless bureaucrats’ for the amount of time it usually takes in less troubled times to process apparently simple applications and services -- time usually required to conform to the numerous and detailed regulations and procedures put in place to ensure the integrity, transparency, fairness and accountability that taxpayers, politicians, the media and the Auditor-General expect.

Yes, things often take more time than we would like. Yes, every so often we run up against someone with an unpleasant disposition who drags his or her feet, or puts us through unnecessary hoops -- or maybe is just having a bad day. But most of the time, by a wide margin, we are getting from our public servants the best service that the system can provide and, not infrequently, “above and beyond the call of duty”. We should remember that when these Covid-19 days are over.

BILATERAL DISTANCING: THE TRUDEAU-TRUMP COVID-19 DIVIDE By Jeremy Kinsman (Article)

 Jeremy Kinsman

Jeremy Kinsman
March 26, 2020

The M.V. Coho arrives in Victoria’s Inner Harbour on its afternoon run from Port Angeles, Washington, 20 miles across the Juan de Fuca Strait, delivering, among others, the last snowbirds from the California desert and Arizona. Service on the Canada-U.S. ferry line will stop on Monday, March 30, joining flights and boat service to Seattle.

Over sixty years, the Coho carried millions of vacationers twice a day, four times in summer, past generally welcoming border controls. Those controls were tightened after December 1999, when Algerian terrorist and refugee Ahmed Rassam, who was on his way to California to blow up LAX as a millennium New Year’s Eve surprise, was asked to open his trunk on the Port Angeles side.

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